Variations sur le thème du genre dans les groupes professionnels
978-2-36630-082-6
Neuf
Sophie Divay (sous la direction)
L’abondance des discours sur les rapports sociaux entre femmes et hommes favorise leur mise en lumière, sans pour autant éclaircir la complexité de leurs logiques. L’entrée par les groupes professionnels présente l’avantage de circonscrire le propos sans l’appauvrir.
L’abondance des discours sur les rapports sociaux entre femmes et hommes favorise leur mise en lumière, sans pour autant éclaircir la complexité de leurs logiques. L’entrée par les groupes professionnels présente l’avantage de circonscrire le propos sans l’appauvrir. Ces espaces sociaux offrent en effet une multiplicité de scènes riches en variations de genre, c’est-à-dire en dynamiques plus ou moins contrastées, voire contradictoires. Elles englobent des manifestations évolutives mais réversibles, fragiles mais profondes, novatrices mais récurrentes, enracinées dans le passé ou soudaines, et des changements dont les travailleuses et travailleurs sont à la fois les objets et les actrices·eurs. Appartenant aux univers professionnels sportif, pénitentiaire, éducatif, de la police, de l’enseignement, du soin (ou care), ou encore du travail social, ces praticien·ne·s sont notamment confronté·e·s à des fluctuations numérique et symbolique de « mixisation », tendant vers une féminisation ou une masculinisation de métiers traditionnellement dits « d’hommes » ou « de femmes ».
Dans cet ouvrage collectif, les contributions des auteur·e·s démontrent que l’atteinte de certains seuils de « mixisation » ne garantit pas une égalité entre les sexes, tant que des inégalités de genre souterraines persistent, faisant surgir de nombreux questionnements. La « mixisation », ou mixité de genre souhaitée par les féministes, n’est-elle pas utilisée à des fins idéologiques, par exemple par les tenants d’une prétendue indispensable complémentarité entre modèles masculins et féminins dans l’éducation des petites filles et petit garçons ? La « mixisation » de genre et la lutte contre les inégalités se justifient-elles au nom de la « modernité » ou de la modernisation ? Ou encore, les carrières extra-ordinaires de femmes (minoritaires) dans un monde masculin ne sont-elles pas instrumentalisées pour masquer les contraintes de la majorité de celles qui ne parviennent pas à une telle réussite ? Autant de pistes d’investigation qui viennent alimenter le vaste de champ de recherche en sociologie du genre.
Liste des contributeurs
Introduction générale
Première partie – Dé-monopolisation du genre
Femmes et hommes en métier d’hommes : répertoires professionnels du masculin et du féminin
dans le New York Police Department (NYPD) dans la première moitié du XXe siècle
Yann Philippe
Siffler ou se faire siffler –
Les effets du genre sur les conditions d’exercice des femmes arbitres de football
Lucie Le Tiec
Choix d’orientation atypique de sexe : des hommes en sciences de l’éducation
Clémentine Resve et Christine Fontanini
Les garçons au pair
Gergana Dimitrova
Deuxième partie – Vers l’égalisation ou atteinte de l’égalisation
Directrice pénitentiaire : enfin la parité mais toujours pas l’égalité
Christine Le Roch
Approche socio-historique de la segmentation genrée d’un groupe professionnel –
Le cas des enseignant.e.s des écoles professionnelles de cirque en Europe
Florence Legendre
Assistantes sociales et assistants sociaux :
des trajectoires professionnelles marquées par la ségrégation sexuée ?
Mélanie Battistini
Être un homme dans les professions sociales
Yvette Molina
Troisième partie – Renversement du monopole du genre
Le surveillant général, acteur du monde scolaire français des XIXe et XXe siècles, au prisme du genre
Christine Focquenoy-Simonnet
Les 3 voies à dominante biologie des classes préparatoires aux grandes écoles scientifiques :
des voies à part ?
Christine Fontanini
Quatrième partie – Résistance et immobilismes apparents
(Dé)jouer son genre : dynamiques et performances sexuées des professionnels du sport spectacle
Jérémy Lacoste
« Dé-féminisation » du travail de soignantes, par des stratégies de résistance masquées
Sophie Divay
Enseignante, c’est bien pour une femme… Directeur, c’est mieux pour un homme ?
Christine Burgevin
– Texte conclusif –
L’investissement professionnel dans la lutte contre le genre : une affaire de sexe ? L’exemple des enseignant.e.s face à la reproduction du genre à l’école
Marie Pachoud
Auteur | Sophie Divay |
Hauteur | 24 cm |
Largeur | 17 cm |
Épaisseur | 13 mm |
Poids (g) | 470 |
Année | 2018 |
Nombre de pages | 260 |