La désynchronisation des temps professionnels
9782366301137
Neuf
Où va le temps de travail ? Cet ouvrage reprend et tente de prolonger cette interrogation formulée, il y a presque vingt ans.
En s’appuyant sur une étude quantitative et qualitative des dispositifs négociés de compte épargne-temps et des stratégies d’articulation des temps sociaux mises en œuvre par les salariés, Timo Giotto donne corps à la notion de désynchronisation.
Où va le temps de travail ? Cet ouvrage reprend et tente de prolonger cette interrogation formulée, il y a presque vingt ans.
En s’appuyant sur une étude quantitative et qualitative des dispositifs négociés de compte épargne-temps et des stratégies d’articulation des temps sociaux mises en œuvre par les salariés, Timo Giotto donne corps à la notion de désynchronisation. En admettant que l’industrialisation ait conduit à une synchronisation des temps professionnels et sociaux, l’auteur s’attache à montrer que ce mouvement s’est inversé. Il dessine les contours d’un phénomène en construction, qui permet des configurations individuelles des temps et généralise ses marchandages. L’ouvrage dresse le bilan de cette évolution en matière d’égalité, de classes et de genre ; il expose les possibilités d’articulation temporelle et les risques relatifs à l’isolement et au maintien du lien social. En cherchant à faire la lumière sur le phénomène de désynchronisation, l’auteur s’interroge sur l’avènement d’un nouvel ordre temporel : le marché des temps.
Timo Giotto est sociologue, chercheur rattaché au Centre d’étude et de recherche travail organisation et pouvoir, (Certop-UMR 5044) à l’Université Toulouse Jean Jaurès. Ses travaux de recherche, en France et en Allemagne, portent principalement sur les questions de temporalités, de négociations et d’évolution du marché du travail.
Préface – Pour une sociologie des désynchronisations
Jean-Marc Ramos
Introduction
Section I – La désynchronisation : perspective socio-historique
et enjeux d’un phénomène en construction
Chapitre I – De la synchronisation à la désynchronisation, perspective socio-historique des temps sociaux
Du temps préindustriel à la synchronisation des temps sociaux
Le temps préindustriel
La synchronisation des temps : la naissance de l’industrie
L’hyper industrialisation et l’avènement du temps libre
Individualisation et désynchronisation des temps sociaux
De l’individu à l’individualisation au travail
De l’individualisation des conditions de travail à la désynchronisation des salariés
Chapitre 2 – Désynchronisation des temps professionnels et resynchronisation des temps sociaux au centre des enjeux de société
Les enjeux de la désynchronisation pour les entreprises
Désynchronisation, gain en flexibilité, conditions et qualité de travail
Désynchronisation, isolement des salariés et modèle de management
Désynchronisation et balance individuelle des temps, les enjeux en termes d’articulation des temps sociaux
L’articulation emploi/famille
Le temps pour soi et pour les autres
Les enjeux en termes de santé
Désynchronisation et chronobiologie
Désynchronisation et charge mentale
Les enjeux en termes de culture et de lien social
Désynchronisation, culture temporelle et modèle de société
Section II – La construction de la norme temporelle – L’exemple du compte épargne-temps
Chapitre 3 – De la loi à la règle négociée : le compte épargne-temps
L’affaiblissement de la norme juridique – De la loi à la négociation collective
L’exemple du formatage du compte épargne-temps par les lois
Retour sur vingt ans d’évolutions de la législation sur le compte épargne-temps
De la législation à la négociation
Le poids des syndicats
Chapitre 4 – La désynchronisation en entreprise – Le compte épargne-temps
Le fonctionnement du compte épargne-temps : du temps à l’argent
Une alimentation des comptes ouverte à des mécanismes de transformation du temps en argent
Une utilisation placée sous le signe de l’équivalence temps/argent
Une logique d’individualisation des temps
L’individualisation du fonctionnement des comptes épargne-temps
Individualisation et autonomie, la question du regard de l’entreprise
Chapitre 5 – De la négociation à la diversité des règles temporelles
Typologie des accords compte épargne-temps
Classe 1 – Le compte épargne-temps pour l’argent (n=270 – 31 %)
Classe 2 – Le compte épargne-temps pour la retraite (n=186 – 21 %)
Classe 3 – Le compte épargne-temps universel (n=119 – 14 %)
Classe 4 – Le compte épargne-temps minimal (n=81 – 9 %)
Classe 5 – Le compte épargne-temps pour les cadres (n=73 – 8%)
Classe 6 – Le compte épargne-temps des congés différés (n=65 – 7 %)
Classe 7 – Le compte épargne-temps pour les projets personnels (n=46 – 5 %)
Classe 8 – Le compte épargne-temps pour soutenir l’engagement professionnel (n=40 – 5 %)
Des logiques de négociation à la finalité de l’accord
Le fonctionnement des dispositifs
Les finalités du compte épargne-temps : augmentation de la durée, articulation des temps et réalisation de projets
Les trois tendances de la négociation des temps au prisme du compte épargne-temps
Favoriser la rémunération sur la récupération des temps de travail
Individualisation et transfert des responsabilités de l’entreprise vers le salarié
Transformation de la souplesse en flexibilité, le compte épargne-temps devient également un dispositif pour les entreprises
Section III – Vécu des salariés
Chapitre 6 – L’articulation en entreprise : usages des temps professionnels, de la théorie à la pratique
Les dispositifs conventionnels négociés à l’épreuve des usages : l’exemple du compte épargne-temps
Le compte épargne-temps, un dispositif populaire méconnu
Les pratiques d’alimentation : une épargne qui ouvre l’horizon des possibles
Des utilisations incertaines
Des dispositifs négociés partiellement inadaptés aux besoins de synchronisation
L’utilisation contrainte, un sentiment de perte de droit et d’autonomie
Décalage entre les accords compte épargne-temps et les besoins des salariés
Chapitre 7 – Porosité temporelle et articulation des temps sociaux
Les pratiques de réduction des flux temporels
Réduire la place occupée par le travail
Réduire la place des obligations et des activités personnelles
Articuler les flux temporels
Les techniques de cloisonnement visant à restreindre
la porosité des frontières temporelles
Organiser au quotidien l’articulation de la vie professionnelle avec la vie personnelle
Travailler le contenu des temps
Chapitre 8 – Typologie de stratégies d’articulation des temps sociaux
6 stratégies d’articulation
La stratégie des préférences pour les temps professionnels
La stratégie du renoncement aux temps personnels
La stratégie de l’endiguement ou du containment
La stratégie de la cohabitation des temps sociaux
La stratégie du métissage des temps
La stratégie du laisser-faire
Stratégies d’articulation des temps : dynamiques et précarité
La dynamique des stratégies
Stratégies et caractéristiques sociodémographiques des usagers
Section IV – De la pratique à la théorie – désynchronisation, ordre temporel et temps des marchés
Chapitre 9 – Enjeux et impacts de la désynchronisation
Le risque de renforcement de la spécialisation des rôles
De la division sexuelle du travail
Au risque d’accentuation de la spécialisation des rôles
Effet Matthieu et risque de précarisation des pauvres
Du « temps choisi » pour les CSP+
Du « temps subi » pour les précaires
Risques d’isolement et d’affaiblissement du lien social
Le lien sociologique entre isolement et pauvreté
Désynchronisation, isolement et affaiblissement du lien social
Un risque d’isolement accentué par l’effritement de la société salariale
Risques en termes de santé publique
Durée du travail et fatigue
Le problème de la flexibilité
Risques et opportunités de la société H24
L’initiative du temps des villes
Risque et opportunité de l’équivalence des temps
Chapitre 10 – De la désynchronisation au marché des temps, l’émergence d’un nouvel ordre temporel ?
La négociation permanente du temps de travail
Les nouveaux acteurs collectifs et individuels du marché des temps
Les valeurs d’échange du temps en question
Table des illustrations
Table des tableaux
Références
Auteur | Timo Giotto |
Hauteur | 240 mm |
Largeur | 170 mm |
Épaisseur | 13.5 mm |
Poids (g) | 450 |
Année | 2021 |
Nombre de pages | 252 |